Parfois, je regarde tout ce que je possède à la maison et je ne peux pas croire que j’ai accumulé autant de choses au fil des ans. Mon sous-sol, surtout, est un vrai bric à brac. Un grand ménage est donc plus que nécessaire pour faire le tri dans tout ça. Dans ma vie quotidienne, je fais tout de même de plus en plus d’efforts pour consommer moins, acheter local et poser des gestes responsables pour l’environnement. Mais je l’avoue, j’ai encore des croûtes à manger. Pourtant, de plus en plus de personnes ont décidé de dire non à la société de consommation et d’adopter un mode de vie zéro déchet. C’est le cas d’Anik Laroche qui a eu l’amabilité de répondre à mes questions! En prime : ses recettes chouchous pour concevoir pâte à dent et déodorant maison!
1. En mars 2016, tu as décidé d’adopter un mode de vie zéro déchet, pourquoi avoir pris cette décision?
En fait, en janvier 2014, j’ai lu l’article d’une personne qui avait adopté ce mode de vie. En observant des photos de l’intérieur de son frigo et de ses armoires, j’ai été fascinée! J’ai commencé tranquillement, par des gestes tout simples, à changer mes habitudes, comme traîner ma tasse à café et mes sacs en tissu avec moi. Ce n’est qu’en mars 2016 que je me suis lancée pour de bon! Je m’étais donné le défi d’adopter le mode de vie zéro déchet pendant 4 mois, une période assez longue pour me permettre de changer mes habitudes et constater le réel impact que ça pouvait avoir dans ma vie. En fait, je trouvais que cette façon de vivre était une bonne chose pour m’aider à réduire ma consommation et me concentrer sur l’essentiel.
2. Pour ceux qui connaissent peu ce mode de vie, en quoi consiste-t-il exactement?
Le zéro déchet est une philosophie basée sur la diminution de la consommation et la réduction des déchets. Béa Johnson, pour ainsi dire la « mère » du mode de vie zéro déchets, utilise la règle des 5 « R » : Refuse (refuse), Reduce (réduit), Reuse (réutilise), Recycle (recycle) et Rot (composte), et ce, dans cet ordre.
Tout d’abord, il faut refuser de consommer ce dont nous n’avons pas besoin. Refuser de prendre des sacs à l’épicerie, des aliments suremballés, des petites pailles dans les drinks, des échantillons, des journaux, des dépliants, et j’en passe! En fait, il faut toujours se poser la question « en ai-je vraiment besoin? » avant d’acheter ou d’accepter quelque chose. Si la réponse est non, alors on oublie ça! Ça peut sembler simple, mais il faut combattre les bonnes vieilles habitudes. Sans compter les coups de cœur qui nous sautent au visage quand on se promène dans les boutiques! L’idée est de garder le focus et de se concentrer sur nos réels besoins.
Après avoir refusé, il faut réduire sa consommation pour seulement garder l’essentiel. A-t-on vraiment besoin de 15 paires de chaussures? Non…! Alors pourquoi en avoir autant!? L’idée est aussi de miser sur la qualité plutôt que la quantité. Au lieu d’acheter des produits peu coûteux et moins durables, pourquoi ne pas plutôt investir dans un produit qui aura une durée de vie beaucoup plus longue? Acheter usagé réduit aussi la quantité de déchets que l’on produit. Donnons une deuxième vie aux objets!
Ensuite, lorsqu’on achète une chose dont on a réellement besoin, pensons à la réutiliser! C’est d’ailleurs ce qui poussent plusieurs personnes suivant ce mode de vie à acheter en vrac. Mon contenant de spaghetti est-t-il encore bon? Pourquoi ne pas le remplir à nouveau du même aliment? La bonne avenue n’est donc pas de pousser l’achat de contenants réutilisables, mais plutôt de réutiliser ceux qu’on a déjà.
Il est bien entendu important de recycler, une fois que nos contenants, notamment, sont complètement usés. La dernière étape est de composter, pour se départir entre autres des restes de table et des mouchoirs.
3. Quels sont les principaux changements que tu as apportés dans ton quotidien?
J’avais l’habitude d’acheter tout ce qui me passait par la tête parce que j’en avais les moyens. Des chaussures, j’en avais plus d’une cinquantaine de paires! Même si j’en ai encore beaucoup (c’est un work in progress… haha!), j’ai réduit considérablement leur nombre.
Pour ce qui est du quotidien, je traîne avec moi ma tasse à café, des sacs réutilisables et un contenant de plastique vide. J’apporte aussi un mouchoir en tissu puisque j’ai toujours la petite goutte au nez l’hiver! Je me suis dit que je pouvais réduire ma consommation de mouchoirs qui était quand même considérable. Par contre, quand j’ai un bon rhume, je me dirige encore vers les mouchoirs jetables.
Le plus grand changement, c’est sans doute quand je fais mon épicerie. Je dois planifier d’avance mes achats pour amener les contenants appropriés. C’est aussi plus difficile lorsque je vais dans les restaurants de type « restauration rapide ». J’essaie de manger sur place, mais reste que le suremballage des sandwichs, c’est quelque chose!
4. Quels sont les principaux défis à relever pour adopter ce mode de vie?
Honnêtement, le plus difficile est d’apprendre à dire non. On est tellement sollicités de toute part pour nous inciter à consommer. J’ai choisi de ne plus faire de lèche-vitrine par exemple. Quand je vais dans une boutique, c’est vraiment parce que j’ai un besoin particulier. Il est donc important de s’en tenir à son achat et de ne pas être distraite par ce super beau morceau de linge qui nous fait de l’oeil!
Un autre des défis que j’ai eu à relever a été de changer mes habitudes au restaurant. Ce n’est pas toujours évident de choisir des endroits qui acceptent que tu leur fournisses un contenant pour apporter de la nourriture à la maison. Quand j’ai le goût d’une bonne poutine, je vais au restaurant du coin et je commande le plat pour emporter avec mon tupperware! Au début, les employés étaient surpris, mais maintenant, ils me reconnaissent.
5. Tu crées maintenant plusieurs produits toi-même : déodorant, baume à lèvres, savon, pâte à dent, etc. Ça peut sembler compliqué pour plusieurs d’entre nous. Comment t’y prends-tu?
Je crée, en effet, certains produits par souci de l’environnement, mais aussi parce que je veux savoir ce que je mets sur mon corps. Notre peau est une voie d’entrée pour les toxines et souvent, les produits qu’on utilise contiennent trop d’ingrédients innommables!
En regardant sur le blogue Les Trappeuses, j’ai compris qu’avec les mêmes ingrédients (huile de coco, argile, huile d’olive, bicarbonate de soude et huiles essentielles), on pouvait pratiquement tout faire!
Puisque je venais de terminer mon déodorant, j’ai décidé d’en concevoir un par moi-même! Par la suite, j’ai terminé d’autres produits, comme mon tube de pâte à dent, et ainsi de suite.
Si vous désirez vous aussi créer vos propres produits, je vous laisse mes recettes préférées!
Recette de pâte à dent
Première version (une recette rapide lorsque la paresse s’empare de nous!)
Ingrédients :
- 3 c. à s. d’huile de noix de coco (prévient la carie et la plaque, blanchit les dents)
- 1 c. à s. de bicarbonate de soude (abrasif doux blanchissant)
- 1/2 c. à s. d’argile blanche (et/ou bentonite) (abrasif doux, absorbe les bactéries)
- 12 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée ou douce (pour la fraîcheur)
- 3 gouttes d’huile essentielle de tea tree (antiseptique)
- 5 gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse (conservation – facultatif)
Préparation :
- Au bain-marie, faire fondre l’huile de noix de coco. Une fois complètement fondue, ajouter le bicarbonate de soude et l’argile.
- Retirer du feu, remuer vigoureusement, mettre les huiles essentielles et l’extrait de pépins de pamplemousse si vous en avez.
- Mettre le mélange dans un contenant hermétique et voilà! Vous avez votre pâte à dents!
Deuxième version
Consultez une recette traditionnelle en tube sur le site Blog Coop Coco.
Recette de déodorant
Pour les déodorants, rendez-vous sur le blogue Les Trappeuses. Il y en a pour tous les goûts!
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